Odile Solomon

Samaïpata, garbihya, yoruba, mawahay, love, sigsig, lipetskaîa, nubo, abyssin, kumiraki...

Comment exprimer les sensations d' inattendu &  de merveilles  qu'ont suscitées en moi deux visites précieuses, lors de mon dernier séjour parisien, par ailleurs pluvieux comme d'habitude, froid et transpirant du mal vivre général des ses habitants ?

1ère visite, celle du Musée du Quai Branly, où j'allais voir le génie multiple des costumes des femmes d'Orient -Syrie, Palestine, péninsule du Sinaï - vu par l'oeil averti et amoureux de Christian Lacroix, mais où je me suis tellement sentie séduite par mon immersion lumineuse dans la rivière des mots, chacun de résonnance souvent étrange ou inconnue ruisselant sur la rampe qui guide la longue montée vers l'entrée du Musée et de ses merveilles: The River, d'un certain Charles Sandison , obtenue par l'art d'un logiciel qui combine le langage et les flux hydrologiques : quelques 16 500 et quelques noms de tous les peuples et lieux géographiques présents dans les collections du Musée, se chevauchent, sursautent, et coulent en suivant des flux lumineux et qui paraissent hasardeux pour esprit ignorant des processus , et acceuillent le visiteur; mon plaisir devant cette belle réussite était partagé par quelques enfants, et  peu partagé par les autres passants, apparemment indifférents!

En guise de bienvenue, autre surprise...de belle taille :  statue androgyne pré-dogon, tête de chef, bras gauche levé droit, l'autre disparu, seins pendants pointus et oblongs, sexe pointu arrondi, et 2 parèdres en ronde bosse de chaque côté du sexe, figurant respect et allégeance -cette dernière avec de longs bras simiesques jusqu'aux pieds. C'est la pemière fois que je comprends vraiment le rôle des parèdres, si souvent présents dans la statuaire classique grecque.

2ème visite, au Louvre, avec Alvise Landais  : salles de l'Iran ancien : enfin nous étions au calme, peu de visiteurs dans ces salles et nous n'hésitions pas, à l'unisson, à laisser jaillir nos exclamations extasiées face à la présence si forte et intime de chacun des objets d'argile,  sur lesquels on semble percevoir la  main qui les a modelés et le souffle qui leur a donné vie, objets qui nous rendent soudain fièrs d'être humains, et dont voici quelques unes des photos :

Femme portant un enfant dans un berceau  - Bronze Moyen (2000 - 1600 avant J.-C.) 
Terre cuite modelée à engobe rouge : Red Polished IV - H. : 16 cm. ; L. : 7,70 cm. ; Pr. : 4 cm.

 

 

Bol conique - Céramique à engobe rouge poli et décor incisé, dite « Red Polished’ I. - Bronze ancien (2300-2000 av. J.-C.)

Nécropole de Vounous

 

Modèle de bateau occupé par des personnages  - Bronze Moyen (2000 - 1600 avant J.C.) Céramique modelée, décor peint : White Painted II - H. : 16,70 cm. ; l. : 26 cm. ; L. 14 cm.

 

 

Caroline Guidetti, mon amie et partenaire

 

Caroline à Marseille, un beau jour d'hiver 2009

A  Paris, j'ai voulu assister à la journée du 19 février de l'Université Intégrale organisée par le Club de Budapest au Forum 104 sur le thème de l'entreprise - "vers l'entreprise intégrale"- et bien m'en a pris, d'abord pour retrouver Caroline, co-animatrice de la journée, y compris du fait de son satut antérieur de vice-présidente du Club de Budapest France.

Nous avons eu juste assez de temps après pour nous manifester l'une l'autre le plaisir d'être ensemble, mais c'est  à ce moment là que Caroline m'a annoncé la fin de son émission Ressources à la radio Ici et Maintenant et les centaines de messages déçus de ses fidèles auditeurs.

Je ne résiste pas à l'envie de faire entendre ici sa voix, si bien timbrée et douce, tellement évocatrice de sa personnalité généreuse et intelligente, dans une dernière émission avec Hugo Verlomme:

adresse du lien :

http://www.rimcast.fr/php/download/download.php?file=Caroline2010-Hugo_Verlomme-ocean_190210.mp3&token=8eb9db2daf 

Important , Caroline a participé à la programmation de la 1ère édition du festival Atmosphères qui aura lieu à la Défense du 30 mars au 3 avril prochain : festival de films, en lien avec la semaine du Développement Durable et avec l'agenda 21 entrepris par la ville de Courbevoie: voir www.atmospheresfestival.com.

 

 

 

 

 

 

 

les Ateliers de la Mutation

 

le programme 2011 rassemble toutes les problématiques issues du décalage de nos représentations et de la réalité : vision, gouvernance, capital intangible de l'entreprise, systémique, processus de transformation, etc.

" les fleurs qui sentent si bon sont nos soeurs"

Le sage et visionnaire Seatle, à qui les hommes blancs voulaient acheter la terre, l'air et le ruissellement des rivières, les renvoyaient à la laideur de leurs villes : " Quel intérêt y a t-il à vivre, si on ne peut entendre le cri solitaire de l'engoulevent ou les palabres des grenouilles la nuit autour de l'étang ?"

Quelques quarante années après, mon corps, tous mes sens, mon sang, sont encore comme innervés par l'appel du chant d'amour des grenouilles et des crapauds, qui s'échappait la nuit d'une mare plantée de saules et de taillis, au milieu des champs, et venait à ma chambre, dans la maison de ma mère, sur un plateau isolé du Gâtinais.

Parfois, quand les nuits étaient très chaudes, nous voulions surprendre leurs ébats et nous nous rapprochions, inquiets de faire cesser l'étrange sonorité amoureuse, rauque, qui irritait nos sens avec leurs irrégulières pulsations, mais nous ravissait pourtant...

Cette mémoire crue m'est venue avant hier soir, enfermée dans ma voiture à un arrêt d'urgence, qui avait trop chauffé à force d'être bloquée sur le chemin qui me ramenait de la Baume les Aix à Aix; à peine 10' devenait 1 heure ! J'attendais calmement sur le bord de la route, ahurie pourtant par le bruit épuisant du trafic incessant des cars et des voitures aux abords d'Aix, un vendredi soir.

Seatle parlait du "son doux du vent s'élançant par dessus la face de l'étang", puis plus loin: "l'air est précieux à l'homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle...l'homme blanc semble ne pas faire attention à l'air qu'il respire ". En 1854, Seatl terminait sa parole par cet avertissement que finalement peu d'entre nous comprennent encore : "c'est la fin de la vie, et le commencement de la survivance".

Le lendemain, je retrouvai le plaisir de la ville : sur le marché à Aix, un homme était venu de Nice vendre des violettes. Avec la pivoine, c'est ma fleur préférée, celle par laquelle ma mémoire archaïque est le plus imédiatement activée : son odeur voluptueuse, à la fois lourde et délicate, qu'elle puise dans l'humus des sous-bois et dans la rosée, sa couleur, à l'exact milieu du rouge et du bleu, en font l'humble fleur du passage entre le sol putride et l'air pur, entre l'intime et l'offert, entre le caché et le déployé !

Une autre odeur m'accompagne souvent, celle du géranium rosat...