Depuis peu de temps, j'observe, moi-même, les situations, ceux qui me sont proches, ceux qui le sont moins, j'écoute mieux, je m'écoute et j'écoute aussi mieux les autres, et je me suis dit dans l'évidence que si j'ai un roman à écrire, ce sera sur l'indicible quotidien de nos vies, sur la part invisible souvent monstrueuse d'une vie ordinaire.
De la bête à l'ange, de l'ange à la bête, tous les niveaux de l'être sont contenus dans chaque être, et le travail de discernement est considérable, incessant. Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est la capacité du pire, de la part de chacun, "avec le sentiment de faire le bien" - Alexandre Jardin le dit si bien, écoutez le ci-dessous - ... du moins quand on reste soumis à une morale convenue et dominante, "bien pensante": "c'est toujours la morale qui précède les crimes d'Etat !" dit-il.
La question est complexe, et elle me ramène aussi aux travaux des neuro-sciences, et de Lionel Naccache en particulier qui étudie le caractère fictionnel de notre réalité psychique ; notre perception de la réalité dépend des "FIC's" -fictions/interprétations/croyances - que notre cerveau fabrique. Le cerveau serait-il idiot ?! En tout cas le travail d'accès à la conscience engage d'autres dimensions que les processus proprement cognitifs !
A l'heure où l'on défend collectivement tellement cette fameuse idée de la "transparence" - la sincérité, à mon avis, serait déjà une étape formidable -...ce témoignage est plus que bienvenu, plus qu'utile : "sauter dans le vrai" est tellement risqué, mais si libérateur pour lui, et pour le monde !
"le rapport qu'on entretient avec le vrai, c'est le rapport qu'on entretient avec la vitalité"
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