Je ne comprends rien à l'âme, mais à ses errances et fourvoiements, à ses plis et déploiements, si. Je ne sais pas quelle est est, mais je sais ses moments. Une de mes ferveurs a été justement l'étude des "mouvements de l'âme" traduits par les fameux tropes qu'on enseignait en rhétorique, au cours de de ma belle jeunesse.
C'est un truisme de dire que la musique anime l'âme, à moins que ce ne soit elle seule qui génère la musique.
Depuis avril de cette année, j'ai laissé ce blog à lui même, toute occupée à l'aménagement d'une nouvelle demeure, où mon âme agitée des ans passés se stabilise enfin, jour après jour. Et je veux initier le nouveau bonheur d'écrire des vignettes comme celles-ci en commençant par la musique et la voie de l'âme.
Pour ce qui est de la voix, une fois leur juste place trouvée dans le palais ouvert, au cœur d'un faisceau neuronal et musculaire qui irrigue tout le crâne, le thorax et la colonne vertébrale jusqu'à la plante des pieds, les sons semblent sortir d'ailleurs du corps et colorent l'air en l'emplissant alors d'une présence jamais ouïe auparavant.
S'il s'agit de Bach, si c'est lui qui a imaginé l'agencement des sons, la modulation et le rythme de la voix, l'âme s'élève alors en spires vibrantes avec les sons. Leur mouvement dans l'air reste toujours ascendant, avec une régularité quasi obsédante qui enivre et apaise à la fois. On ne sait pas jusqu'où ils montent, mais ils ne redescendent pas.
Ecoutez !
Crop Circle, Bracciano, Italie, signalé le 20 mai 2012
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