Face à ma fenêtre, la façade arrière de l'Hôtel Maurel de Ponteves déploie, verticalement, ses ordres : dorique, ionique et corinthien.
Elle paraît blanche en ce jour de février, mais la nuit, elle s'illumine, juste pour nos regards: peu de gens passent dans la rue, et le mur assez haut depuis la rue cache ce que la cour a de plus secret : sa fontaine ! Je ne la vois pas, mais je l'imagine, moussue, abîmée et noircie, comme le sont beaucoup de fontaines des cours des hôtels particuliers de ce quartier.
Les 3 figures de ses mascarons sur le fronton supérieur me narguent, tant que je peux les apercevoir derrière les branches nues du platane sans doute centenaire de la cour.
Tout est bleu et ocre pâle à l'instant, presque rose à force d'être blanchi dans la lumière du jour. Un chant de coucou s'y égaie.
C'est assez peu de dire la chance que j'ai d'avoir un tel spectacle quotidien. calme, comme inaltérable, inamovible. Bien sûr, assez austère, comme l'est une façade du XVIIème siècle, sans les douces rondeurs ni les guirlandes du XVIIIème, mais juste propre à la méditation, à l'honnêteté de l'âme qui la contemple.
L'immense cyprès dans la cour de la façade qui la jouxte à droite me rappelle, elle, invariablement l'Italie, chaque jour, quand je prends un café au salon dans la lumière du matin :
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