Le 7 mars dernier , le journal gratuit "20 minutes" a intégré quelques unes de mes réflexions qui m'avaient été demandées en quelques minutes par téléphone la veille.
Je reproduis ici tel quel l'article paru, qui m'incite à tenter de trouver le temps nécessaire pour déployer à quel point le corps est plastique, à quel point il est le résultat d'une construction issue de l'imaginaire social plus encore qu'individuel, et combien le corps participe de l'identité, résultante jamais définitive, d'une construction elle même symbolique et imaginaire.
Voici l'article :
MODE - Le corps féminin est soumis aux normes, mais il peut être aussi valorisé par le vêtement...
Jeune, beau et mince. Le corps de la femme est soumis aux diktats. Pas facile d’apprivoiser son image: 50% des femmes se regardent nue devant la glace moins d’une fois par semaine et 15% d’entre elles considèrent leur corps comme un handicap. Alors, est-il facile de contempler son reflet?
«Fuir le miroir, c’est douloureux»
Le narcissisme est une base nécessaire. « Ce qui est important, c’est de supporter le reflet dans le miroir. Fuir le miroir, c’est douloureux », estime le docteur Isabelle Sarfati, chirurgien plasticien à l’Institut du sein. « Les femmes qui se regardent dans le miroir vérifient si leur image correspond bien à ce qui est socialement accepté », poursuit Odile Solomon, sémioticienne. « Les miroirs en pieds sont apparus à la fin du XIXe siècle, c’est donc une pratique assez récente », rappelle Catherine Örmen, conservateur du patrimoine et auteur de Un siècle de mode (Ed. Larousse).
«Le corps est le résultat de notre imaginaire social»
«Le corps de la femme doit être en adéquation avec des normes valorisées», estime Odile Solomon. Des normes qui varient selon les époques. «Dans les années 1970, le sex symbol en France, c’était Jane Birkin. Les filles à petites poitrines étaient valorisées par cette image. Maintenant, la mode est aux poitrines plus rondes», explique le docteur Isabelle Sarfati. «Le corps est le résultat de notre imaginaire social», confirme Odile Solomon. «Le corps est notre interface avec le monde et nous sommes souvent plus intransigeants avec nous-mêmes qu’avec l’autre», note Isabelle Sarfati. Mais au fil des ans, «les femmes s’affranchissent du regard de l’homme», se réjouit Catherine Ormen.
Particularité du corps, il peut être caché. «Ce qui est difficile pour certaines, c’est de se déshabiller», constate Isabelle Sarfati. «Dans les années 1950, le vêtement façonnait le corps. Dans les années 1980, avec le lycra, le corps dessinait le vêtement, l’insatisfaction était grande», résume Catherine Örmen. Aujourd’hui, avec les artifices de la lingerie (push-up, matières gainantes), les femmes sont plus satisfaites de leur corps. Et c’est tant mieux.
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