Le lendemain du rapport du GIEC, l'introduction à la journée du 3 octobre prochain de l'Université Intégrale sur le futur énergétique me semble bien poser les problématiques de la transition :
"Comment comprendre la nature de l’évolution que nous vivons à l’heure actuelle ? Une croissance verte est-elle possible ou sommes-nous condamnés à la décroissance ou à l'extermination ?
Le développement de notre civilisation s'est construit sur une consommation exponentielle d'énergie et trois quarts de la population mondiale, encore défavorisés, aspirent à multiplier leur consommation. La mondialisation et la croissance économique restent aujourd'hui massivement dépendantes du pétrole : 90% de notre mobilité, la majorité de notre industrie et de notre agriculture. De ce fait notre PIB mondial est pour l'instant strictement corrélé avec la disponibilité de pétrole. Cette dépendance semble inévitable et difficilement réversible du fait de l'inertie des habitudes, des intérêts économiques établis mais aussi du caractère gigantesque des infrastructures à transformer. Pourtant cette dépendance au pétrole et plus généralement aux énergies fossiles présente plusieurs risques majeurs avérés: - géostratégique comme le montrent les conflits armés les plus récents, - économique car la hausse considérable du prix du pétrole crée des déséquilibres massifs et des logiques de rentes qui polarisent les inégalités sociales et l'appauvrissement des classes moyennes, - écologique car la vaporisation du carbone dans l'atmosphère crée un effet de serre susceptible de perturber les cycles climatiques en rendant de plus en plus difficile l'agriculture et en produisant à terme un réchauffement de la biosphère incompatible avec le développement de la vie.
La pénurie de sources d'énergie distribuée, propre et abordable est susceptible de précipiter l'implosion du système économique mondial et par effet domino l'effondrement du château de cartes de la pyramide de la dette. La polarisation des inégalités peut facilement dégénérer en guerres civiles et en batailles pour l'accession aux dernières ressources en conflit mondial.
Elle implique une vision partagée, des choix stratégiques, économiques, technologiques, sociaux et écologiques majeurs. La transition énergétique implique des investissements de plusieurs milliers de milliards d'Euros à un moment où les états et les économies les plus matures font face à des déficits accumulés et au ralentissement de leur croissance. Dans une grande mesure la survie de l'humanité, son basculement dans l'enfer ou dans le paradis, va dépendre de sa capacité à réinventer son modèle énergétique.
Cette journée de l'Université Intégrale a été conçue par Michel Saloff Coste et André Copin en collaboration avec Marcel Boiteux de l'Académie des Sciences, Jean-Louis Bobin et Thierry Gaudin de 2100, Jérôme Bindé du Club de Rome, Alexandre Rojey de la Fondation Tuck, Kimon Valaskakis de la Nouvelle École d'Athènes, Olivier Réaud de In Principo, Jeffrey Saunders directeur de la stratégie et de l'innovation au Copenhagen Institute for Futures Studies et avec la participation et l'aide de l'ensemble du comité exécutif du Club de Budapest et de DESIGN ME A PLANET.
Cette journée d'étude fait suite à un cycle de conférences et de recherche sur le futur de l'énergie animé par Alexandre Rojey et Michel Saloff Coste pendant trois ans dans le cadre d'IDEES FONDATION TUCK IFPEN. Retrouvez toutes les informations du Groupe Idée Prospective : http://www.fondation-tuck.fr/fondation-tuck-idees-groupe-prospective.html |
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.